LA DISSERTATION DE CULTURE GENERALE

Publié le : 17 janvier 201810 mins de lecture

Voici la définition officielle de l’épreuve :

« La dissertation de culture générale est un exercice écrit dans une langue maîtrisée et choisie, au cours duquel, à propos d’un sujet faisant explicitement référence au thème de l’année, le candidat manifeste une aptitude tout d’abord à effectuer l’analyse et la problématisation du libellé proposé, ensuite à organiser et mener une réflexion, une discussion construite, sans préjugé, ouverte, conséquente et cultivée : il y mobilise librement ce qu’il connaît des littératures française et étrangère, des différents arts (cinéma, peinture, photographie, théâtre…), de la tradition philosophique, des sciences exactes et des sciences de l’homme, des grandes religions et des principaux courants idéologiques contemporains : il y démontre enfin en quoi cet enrichissement culturel permet de mieux comprendre le monde dans lequel il vit ».

Cette épreuve porte sur un thème général étudié durant l’année. Le thème retenu pour l’année 2010 est le suivant : « la Vie ». Les écoles de la banque ECRICOME proposent également au choix du candidat un second sujet sur un thème ne relevant pas du programme.

Il s’agit, comme le libellé officiel l’indique, d’élaborer une réflexion personnelle et cohérente à partir de la question posée par le sujet. Le candidat mettra en valeur ses capacités d’analyse, de réflexion et d’écriture, tout en mobilisant l’ensemble de sa culture personnelle. Mieux vaut exploiter deux ou trois références bien maîtrisées, bien assimilées et judicieusement reliées au sujet que de fournir un catalogue de références dont le jury verra aisément qu’elles n’ont pas fait l’objet de votre part d’une véritable réappropriation.

Quels sont les enjeux du cours de préparation à l’épreuve de culture générale ?

  1. Apprendre à dialoguer avec le sujet, à « le faire parler ». Identifier la problématique posée.

    Il s’agit d’étudier le ou les termes du sujet ainsi que l’articulation des mots entre eux si le sujet en comporte plusieurs. Quelles sont les questions sous-jacentes, les ambiguïtés ? Il vous faudra identifier le caractère problématique du sujet, ce travail d’analyse sémantique vous permettra dans un second temps de donner une orientation à votre devoir. Soyez attentifs aux étymologies, aux situations de discours dans lesquels les termes du sujet peuvent apparaître, aux figures de rhétorique riches en effet de sens (antiphrases, paradoxes, contradiction interne au libellé etc…). Votre introduction s’appuiera sur ce travail préalable pour mettre en évidence votre manière d’aborder le sujet. Plutôt qu’une succession de lieux communs ou qu’un étalage de citations, attachez-vous au sujet et montrez que vous en avez su porter une réelle attention à sa formulation.

    Tout sujet fait émerger une problématique, qu’il vous appartient de formuler en introduction. Par « problématique » on entend ce qui « pose problème », c’est-à-dire ce qui fait du sujet traité un sujet digne d’intérêt parce que difficile à résoudre…Or la formulation du problème constitue déjà une première prise de recul par rapport au problème en question et c’est en le posant dans des termes précis que vous vous donnerez les moyens de progresser vers une réponse.

    Exemple de sujet : Doit-on limiter le pouvoir de l’homme sur la vie ?

    La difficulté d’un tel sujet tient à la multiplicité des notions qu’il évoque : le devoir, la limite, le pouvoir, l’homme, la vie. Il s’agit de trouver le fil qui relie les différents termes entre eux pour éviter de se disperser en tous sens.

    • 1ère remarque : la question se place sur le terrain sur le terrain de la morale et du droit, avec l’expression « doit-on » : ce qui est en jeu, c’est la légitimité des « limites » que le droit peut apporter au pouvoir détenu de fait par l’homme : celui d’initier comme de détruire la « vie ». est-il légitime d’apporter une restriction à un état factuel (ce que l’homme peut faire) ?
    • 2nde remarque : « le pouvoir de l’homme sur la vie » : l’expression renvoie aux interventions qu’autorisent aujourd’hui sciences et techniques sur la matière vivante, les hommes mais aussi les espèces animales et végétales. La progression des sciences biologiques et médicales ouvre des perspectives inédites : la possibilité non seulement d’améliorer la vie mais également de la modifier substantiellement. Se pose alors la question de savoir jusqu’où le pouvoir de l’homme est capable de s’étendre et quelles sont les conséquences morales, politiques ou juridiques de cette extension du domaine des sciences.
    • Problématique : Le problème ne saurait se résumer aux questions : « Pourquoi devrait-on ou ne devrait-on pas limiter le pouvoir de l’homme sur la vie ? ». S’il y a problème c’est bien parce que des arguments recevables existent en faveur de l’une comme de l’autre thèse. L’enjeu du sujet est le suivant : proposer une articulation entre ces deux positions apparemment contradictoires, les inscrire dans une dynamique synthétique qui donne sens à leur confrontation. Le problème tient à la nature des raisons qui peuvent justifier que l’on pose ou non des limites à la liberté d’action de l’homme sur la vie. Qu’est-ce qui peut justifier le fait que l’on restreigne le pouvoir de l’homme sur la vie : est-ce le fait que tout être vivant a des droits ou est-ce lié au fait que l’homme a intérêt à prendre des précautions lorsqu’il exerce une action sur la vie ?
  2. Apprendre à construire un plan cohérent – aide à la rédaction du devoir

    Une fois le travail préalable d’analyse du sujet et de problématisation effectué, il vous faudra construire votre plan et le faire apparaître nettement dans le développement de votre devoir. La dissertation est d’abord une épreuve de rédaction, tout comme une épreuve de contraction de texte ou d’Histoire. Votre professeur vous aidera à améliorer votre expression et à corriger d’éventuelles défaillances grammaticales, orthographiques ou syntaxiques. Pour améliorer votre aisance rédactionnelle, rien de tel que la lecture régulière d’ouvrages de votre choix ainsi que la tenue d’un petit « lexique », qui enrichira votre vocabulaire. N’hésitez pas à user des liens logiques pour bien mettre en évidence l’articulation et la progression de votre pensée au fil du devoir. S’agissant de la présentation formelle de la copie, consacrez quelques lignes en début et fin de partie aux transitions : annonce des arguments que vous allez développer en début de partie et, pour clore une partie, reprise des idées énoncées.

    – Exemple de plan détaillé à partir du sujet « Doit-on limiter le pouvoir de l’homme sur la vie ? »

    On pourra envisager une première partie sur le pouvoir détenu, de fait, par l’homme sur la vie, une seconde partie abordera la question de la responsabilité induite par l’exercice de ce pouvoir. On se recentrera enfin, dans le cadre d’une troisième partie, sur l’existence de droits inhérents à tout être vivant.

  3. Illustrer et approfondir sa réflexion par des exemples tirés de ses lectures :

    Outre les dimensions méthodologiques et rédactionnelles, le cours vous permettra de consolider et d’accroître votre culture. Votre professeur vous soumettra des textes à exploiter en vue de nourrir votre réflexion. Vous étudierez avec lui des extraits ou des oeuvres dans leur globalité, dont il vous distillera la « substantifique moelle »…

    De nombreuses œuvres pourront être abordées dans le cadre du thème prévu au programme de l’année 2010. On pourra envisager, à titre indicatif, la bibliographie suivante :

    • Phèdre,Platon
    • Les Parties des animaux,(Livre I, chap. 1), Aristote
    • Lettre à Ménécée, Epicure
    • De la nature,(Partie II), Lucrèce
    • De la brièveté de la vie, Sénèque
    • De la Trinité,(Livre XIII, chap.8), Saint Augustin
    • Essais (Livre I, chap. 20) , Michel de Montaigne
    • Méditations Métaphysiques, René Descartes
    • Les Pensées, Blaise Pascal
    • Ethique (Partie IV), Baruch Spinoza
    • Lettres Persannes, (CIII) Montesquieu
    • Les Rêveries du promeneur solitaire (promenade 5), Jean-Jacques Rousseau
    • Critique de la faculté de juger (paragraphe 65), Emmanuel Kant
    • Préface à la Phénoménologie de l’Esprit, Friedrich Hégel
    • Le gai savoir, Frederich Nietzsche
    • Introduction à l’étude de la médecine expérimentale, Claude Bernard
    • De l’origine des espèces, Charles Darwin
    • Une vie, Maupassant
    • Au bonheur des dames, Emile Zola
    • L’Evolution créatrice, Henri Bergson
    • Une infinité d’ouvrages biographiques, de romans etc…

    Vous choisirez de concert avec votre professeur particulier, quelques œuvres sur l’étude desquelles vous vous pencherez. Mieux vaut avoir une seule corde bien affûtée à son arc que plusieurs défaillantes…

  4. Une aide à la préparation des colles, des sujets de dissertation supplémentaires et des corrigés personnalisés, ainsi qu’un suivi de votre progression.

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